L’édition 2023 du SITEVI, salon international des filières viticole, vinicole, arboricole et oléicole à Montpellier, fût l’occasion de retrouver nos partenaires et clients…

Et nous pouvons d’ores et déjà vous dire que l’année 2024 sera riche en nouveaux projets tous aussi passionnants les uns que les autres.

Nous avons également pu assister à une conférence sur les couverts végétaux en viticulture présentée par Thibaut Déplanche (Celesta lab) et Aurélie Metay (UMR Agro Sup Montpellier). Leur constat est simple : les couverts sont une solution à de nombreuses menaces pour les sols viticoles et leurs bénéfices sont corrélés à la biomasse produite. Ainsi 4 tonnes de matière sèche sont nécessaires pour rentabiliser un couvert et bénéficier des différents avantages. Mais pour réussir son couvert, il faut soigner l’implantation. Ainsi trois statuts du sol doivent être soignés en amont : le statut physique, le statut organique / biologique et enfin le statut minéral. 

Toutefois dans certains contextes (régime hydrique faible, sol superficiel en zone à forte pluviométrie…) la stratégie d’enherbement doit être réfléchie au risque d’engendrer une concurrence hydrominérale et/ou un assèchement printanier du sol. En effet, les couverts végétaux dits « après vendanges » ont une forte croissance au printemps. Ainsi un compromis doit être trouvé.

Pour trouver le bon compromis, il est judicieux d’analyser le bilan hydrique (entrée et sortie d’eau) de la parcelle et d’adapter la stratégie d’enherbement en fonction de ce bilan. De ce fait, si le risque de contrainte hydrique est présent, la production de biomasse devra être produite sur une surface adéquate (ex : 1 rang sur 2), maximisée à l’automne et détruite tôt (fin hiver/début printemps).

Dans des contextes climatiques souvent défavorables à la levée des couverts, un semis précoce (mi-août) et profond (5 cm) est ici préconisé. Aussi, pour limiter la contrainte hydrique, il est nécessaire de détruire tôt, mais surtout avec le bon outil. Ici, leur compilation de résultats d’études met en avant un meilleur stock hydrique à la suite d’une destruction précoce combinée à un travail du sol. A contrario un mulch positionné trop tardivement peut au contraire assécher le sol et apporter des préjudices au niveau de la quantité et de la qualité de la vendange. Attention, gardez en tête que ces retours sont valables dans un contexte spécifique : régime hydrique faible ou sur sol superficiel.2

Aussi, au vu de cet itinéraire technique, la composition du mélange implantée se doit d’être adaptée, car chaque espèce mais aussi variété a ses propres contraintes d’implantation et caractéristiques agronomiques. Toutes ne peuvent pas être semées à 5 cm de profondeur et atteindre une forte biomasse à l’automne. La diversité du mélange est aussi importante pour favoriser une exploration racinaire diversifiée et bénéfique par la suite pour l’infiltration de l’eau.

Retenez donc que la stratégie d’enherbement gagnante reste une stratégie qui s’adapte au contexte pédoclimatique et du degrés d’acceptabilité de la contrainte hydrique sur les vignes (s’il y en a). Aussi, le pilotage est à réfléchir saison par saison en fonction du cumul des pluies, surtout pour certains contextes spécifiques. Ainsi, en cas de faible cumul de pluies hivernales, la destruction du couvert est à envisager pour février/mars. Tandis qu’elle peut se faire au plus tard en mai si la pluviométrie hivernale est élevée.

« Tout est question d’équilibre entre l’eau prélevée par le couvert et les bénéfices qu’il procure par ailleurs (baisse de l’évaporation, meilleure infiltration, structuration du sol..). Dans ces conditions, il convient d’adapter l’itinéraire technique du couvert (composition, mode de destruction, date de destruction, etc.) à chaque situation. »3

Références :

 SITEVI Conférence du 29/11/2023 :

·        Thibaut Déplanche (Celesta lab) & Aurélie Metay (UMR Institut Agro Montpellier) – Couverts végétaux en viticulture : comment combiner bénéfices organiques et biologiques pour le sol.  

 

2Chaire Agrosys de l’Institut Agro Montpellier – Conférences du 08/12/2022

·        Nicolas Dubreil (GIEE Les Couvreurs de vigne) – Quelles règles de décision pour la destruction ? Retour d’expérience en réseau de parcelles.

·        Léo Garcia (Institut Agro Montpellier) – Pilotage des couverts et des services : retour d’expériences.

 

3Chambre d’agriculture Pays de la Loire

·        Le Bulletin Sol et Agronomie SOLAG – Numéro de décembre 2022 : Augmenter l’efficience de l’eau par la couverture du sol.

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